Enseignement

Dégâts des lieux

Des enfants malheureux

• 100 000 enfants par an déscolarisés (1),
• 100 000 jeunes quittant l’école sans diplôme chaque année (2),
• Phobie scolaire et sociale, dépression, perte de la paix intérieure suite aux violences verbales et/ou physiques,
• L’école snobée, mais les centres commerciaux bondés
• Problèmes de violence scolaire,
• Marche forcée vers la numérisation
• Omniprésence des réseaux sociaux,
• Des élèves en difficulté mis de côté car les professeurs n’ont pas le temps de s’occuper d’eux à cause de classes souvent surchargées,
• Des enseignants souvent mal ou non préparés à gérer des élèves autistes, dyslexiques, précoces ou hyperactifs,
• Manque d’accessibilité pour les élèves handicapés physique,
• Jeunes livrés à eux-mêmes délaissés par leurs parents. L’école doit pouvoir aider ces derniers dans leur rôle d’éducateurs.

Des enseignants malheureux

• Mal formés (3),
• Surcharge de travail : Moins de moyens d’année en année et en parallèle on demande toujours plus aux enseignants et au personnel. Pas de rémunération pour ces nouvelles missions,
• Des professeurs peu respectés par les élèves et peu considérés par la hiérarchie, victime d’une « réformite » aigüe, doublée d’une rapacité budgétaire,
• Problèmes étouffés par la hiérarchie y compris dans les cas d’agression,
• Manque de considération de la part des médias et des Français en général envers les enseignants, perçus comme « paresseux ».

De mauvaises conditions de vie

• Des protocoles sanitaires qui changent souvent, sont difficiles à appliquer, qui ont besoin d’être clarifiés,
• Établissements pas assez dotés en personnel : enseignant, administration, vie scolaire, agents d’entretien,
• Des classes surchargées,
• Parfois beaucoup de voitures et des bouchons aux abords de l’école au début et en fin de journée,
• Des locaux délabrés n’assurant pas le minimum de confort et ne permettant pas le repos ; de surcroît des passoires énergétiques dispendieuses,
•  Pas toujours de salle permettant aux professeurs de se reposer, déjeuner ou préparer les cours,
• Pas de médecine du travail pour les professeurs. Pas de suivi psychologique or les dépressions et burn-out ne sont pas rares,
•  Parfois seulement quelques minutes pour déjeuner (et la situation est pire avec les mesures sanitaires).

Des enseignements inadaptés

• Des métiers manuels dévalorisés (4),
• Des enseignements cloisonnés ne permettant pas une prise de conscience de l’impasse dans laquelle nous conduit la société de consommation,
•  Un système éducatif qui favorise la reproduction des élites et ne permet que rarement aux plus modestes de s’élever dans la hiérarchie sociale,
• La compétition entre élèves et non l’entraide comme moteur de la performance scolaire,
• Les systèmes éducatifs d’autres pays, comme la Finlande, copiés, mais seulement superficiellement, pas de changements en profondeur, pas de remise en cause réelle du système.

Une autre école est-elle possible ?

« À l’école, quand on m’a demandé d’écrire ce que je voulais être plus tard, j’ai répondu « heureux ». Ils m’ont dit que je n’avais pas compris la question, je leur ai répondu qu’ils n’avaient pas compris la vie. » John Lennon

Il est possible de redonner le goût d’apprendre et de découvrir aux élèves, de redonner le goût d’enseigner aux professeurs, mais aussi de mieux préparer les jeunes aux défis de demain et de leur permettre de s’épanouir, de devenir qui ils sont, de décoloniser leur « imaginaire consumériste » alimenté par une publicité aussi envahissante qu’aliénante et de devenir autonomes.

Nos propositions

Sur le site du ministère de l’Éducation, on trouve que « l’école de la Nation est chargée de mettre en œuvre les moyens nécessaires pour » parvenir à « l’un des objectifs fondamentaux de la République » : « former des citoyens conscients et actifs, autonomes et engagés, aptes à contribuer à la vie politique, économique, intellectuelle et sociale de notre pays, à défendre sa liberté et ses valeurs. » (5)

Regrettons qu’il ne soit pas question de bonheur, de coopération, de réalisation de soi en se construisant sur d’autres valeurs que le consumérisme, ou de défendre le vivant, de respecter la nature… Cet objectif sent bon le siècle dernier, mais avec une touche très moderne : le tout numérique envahit en effet l’école publique et les manuels scolaires cèdent la place aux gadgets, alors que la sphère de l’enseignement privé va revendiquer l’usage de manuels, pour séduire les milieux favorisés… amplifiant la fracture sociale.

Former des citoyens conscients et actifs, ce qui passe par un renforcement des enseignements sur :

• Le climat, l’énergie, l’écologie (épuisement des ressources, pollution, gestion des déchets) avec notamment la fresque du climat, la fresque du numérique, la fresque des océans et les concepts d’empreinte écologique et d’empreinte carbone,
• La biodiversité (animaux et végétaux de nos régions, notamment ceux qui sont menacés, évolution),
• La mise  en évidence des liens entre les matières scientifiques  elles-mêmes et les autres matières (littérature, arts, histoires, philosophie, « sciences » économiques et sciences sociales) pour donner le recul nécessaire à une compréhension systémique du monde et de l’absurdité d’un système économique basé sur une croissance infinie du PIB,
• Le fonctionnement des institutions européennes et nationales,
• Le respect de soi et des autres, de la nature et de la planète,
• L’organisation des ateliers chez des agriculteurs alimentant la cantine en circuit court,
• La mystification du développement durable, de la transition énergétique, de la croissance verte, etc.

Former des citoyens autonomes et engagés

• Travailler sur les valeurs partagées, par exemple en rédigeant une charte ou des règles de vie au niveau de la classe ou de l’établissement,
• Apprentissage d’une cuisine équilibrée et peu carnée, de la couture, du bricolage et du jardinage. L’objectif étant de favoriser l’autonomie du futur citoyen,
• Développer l’esprit critique par la philosophie, l’anthropologie, la sociologie pour permettre à la « nouvelle génération » de donner un nouveau sens à sa vie, ancré sur une morale écologique assumée, permettant ainsi l’émergence d’une nouvelle société fondée sur la cohérence, la connaissance, l’équilibre, les limites, le respect et la bienveillance.
• Développer la confiance en soi et l’estime de soi par la connaissance de soi,
• Offrir davantage d’enseignements différents car on est tous différents et l’école doit donner la chance de découvrir ce qu’on aime,
• Lutter contre le harcèlement sous toutes ses formes,
• Sensibiliser aux dangers des réseaux sociaux,
• Soutenir et promouvoir les pédagogies alternatives et donner les moyens à l’enseignant d’appliquer la pédagogie de son choix,
• Enseigner le droit à l’erreur et de ne pas réussir dans toutes les matières. Montrer que l’erreur permet de s’améliorer et fait naturellement partie du processus d’apprentissage. Chacun fait de son mieux et apprend à son rythme.

Former des citoyens heureux qui vont faire face aux difficultés de demain en s’entraidant

• Identifier, mettre en lumière et valoriser les points forts des élèves quels qu’ils soient (intellectuels, artistiques, manuels, sportifs…) et les accompagner dans le respect et la bienveillance pour les aider à les développer. Il ne devrait pas y avoir de matières plus valorisées que d’autres. De même il y a plusieurs types d’ »intelligence » et elles ont toutes leurs places dans la société,
• Enseigner la communication non violente, les décisions partagées, les gestes de facilitation, le secourisme et la solidarité,
• Par la pratique :
   – Maraîchage scolaire en débitumant des cours d’école si besoin,
   – Participation à l’entretien de l’établissement,
   – Solidarité entre élèves : les plus forts aident les autres dans un système de tutorat,
   – Projets solidaires en partenariat avec des associations au niveau social, environnemental ou en faveur des pays du sud qui subissent encore plus les effets de la dégradation de la biosphère.
• En découvrant et en s’amusant :
   – Organisation d’événements scolaires comprenant des repas et le plus possible de sorties,
   – Découverte de camps nature et de la vie en collectivité, de l’entraide (« Toute compétition est un suicide » Albert Jacquard),
   – Échanges avec des pays étrangers pour partager les bonnes pratiques concernant la conservation de l’environnement et de la biodiversité, l’arrêt des énergies fossiles, la réduction des déchets, l’alimentation, etc. (« pour devenir moi, j’ai besoin du regard de l’autre » Albert Jacquard).

Faciliter la vie des professeurs et décupler leur impact

• Tester le système des classes inversées : les élèves étudient le cours chez eux avec leurs livres et ils font des exercices en classe par groupe de niveau avec leur professeur. (6) (7)

Plan d’amélioration des conditions matérielles et sanitaires

• Faire un état des lieux des établissements (cantine, salle des professeurs, internat, gymnase, toilettes, bibliothèque, etc.) avec toutes les parties prenantes (notamment les enseignants et les élèves) et établir un plan d’actions avec un planning pour identifier et traiter les problèmes,
• Établir le protocole sanitaire avec les enseignants,
• Isoler les locaux pour réduire la facture énergétique et pour améliorer le confort de la communauté éducative,
• Proposer une alternative végétarienne systématiquement (en circuits courts),
• Améliorer l’accessibilité des classes pour les élèves handicapés physique,
• Mise à disposition de vélos par les mairies au sein des écoles pour les élèves et le personnel ainsi qu’un local autogéré,
• Avec des outils pour l’entretien,
• Allègement des heures de cours pour tous en hiver pour respecter le cycle biologique de l’être humain,
•  Faire évoluer les pratiques pédagogiques pour s’adapter aux saisons.

Déclinaison sur nos territoires

Régionales :

• Faire un état des lieux des lycées,
• Établir le protocole sanitaire avec les enseignants,
• Isoler les locaux pour réduire la facture énergétique,
• Proposer une alternative végétarienne systématiquement (en circuits courts),
• Améliorer l’accessibilité des classes pour les élèves handicapés physique,
• Mise à disposition de vélos par l’école avec un local et des outils autogérés pour l’entretien,
• Aide des lycées à débitumer les cours d’école pour créer des potagers scolaires,
• Instaurer des partenariats avec les agriculteurs pour une alimentation saine en circuits courts,
• Formation professionnelle : développer l’offre de formation en agro-écologie dans les lycées professionnels, pour les chômeurs, en apprentissage, en alternance

Départementales

• Faire un état des lieux des collèges,
• Établir le protocole sanitaire avec les enseignants,
• Isoler les locaux pour réduire la facture énergétique,
• Proposer une alternative végétarienne systématiquement (en circuits courts),
• Améliorer l’accessibilité des classes pour les élèves handicapés physique,
• Mise à disposition de vélos par l’école avec un local et des outils autogérés pour l’entretien.
• Aide des collèges à débitumer les cours d’école pour créer des potagers scolaires.
• Instaurer des partenariats avec les agriculteurs pour une alimentation saine en circuits courts

 

Liste des références