Promotion transidentitaire

ou réunion d'accompagnement des parents désorientés ?

Témoignage d’un élu : Communiqué de Alexandre Faure – Maire de Vernon – conseiller communautaire de la communauté de communes du Pays Beaume-Drobie,
suite à l’article paru le 22 juillet 2023 dans le Dauphiné Libéré sur la question de la transidentité.

Un article paru dans le Dauphiné Libéré du 22 juillet 2023 (ci-joint) relate la prise de position que j’ai eu lors du conseil communautaire de la communauté de communes du pays Beaume-Drobie, le 18 juillet 2023 à Sablières, au sujet d’une réunion organisée par l’association Ricochet, le 3 juin 2023 à Joyeuse, sous couvert de la communauté de communes, sur le thème de la transidentité. 

La réponse relatée de la Vice-Présidente de la collectivité peut conduire à penser que je me serais opposé politiquement à une réunion dont « le seul objectif était d’accompagner les parents désorientés car confrontés à des adolescents reclus et parfois suicidaires ». L’accompagnement de parents confrontés à la problématique de la revendication transidentitaire de leur enfant est un sujet sensible qui nécessite à l’évidence une attention toute particulière et un calibrage de réunion adapté.

Réunion d'accompagnement ?

L’annonce de la réunion de Joyeuse s’adressait aux ados, aux parents et aux … curieux.
Inviter des parents dans le désarroi avec leurs ados à une réunion collective serait une erreur de méthode manifeste. Y inviter par ailleurs des curieux deviendrait pour le coup cynique. 

Dans son annonce et dans sa nature, cette réunion n’était absolument pas une réunion d’accompagnement des parents désorientés mais bien une réunion ouverte à tout public dont le but était de délivrer un message généraliste sur la transidentité.

Une douzaine de personnes ont participé à cette réunion dont quelques parents, des ados et des curieux (politique) comme moi.

Sexe biologique et vision néolibérale

Deux associations sont intervenues lors de la rencontre.

L’association « Contact 26-07 », par un échange avec les participants, a établi les critères qui conduisent à construire l’identité de genre et l’orientation sexuelle d’une personne.
Plusieurs critères ont ainsi été définis : psychologique, social, culturel, affectif. Le critère du sexe biologique a été délibérément placé en dernier et désigné comme un critère équivalent aux autres voire secondaire. Certains participants sont allés plus loin, en promouvant les principes « queer » qui consistent à bannir toutes différences sexuelles biologiques et à proposer à l’enfant, dès l’âge de parole, de dire s’il veut être un garçon ou une fille. Loin d’enclencher une analyse critique de la part des organisateurs et des intervenants, cette approche a suscité approbation et encouragement.

Lors de la réunion, j’ai dit mon opposition politique à cette vision néolibérale de l’être humain où plus aucune limite ne compte. Je pense que le sexe biologique est un critère premier parce que matériel, visible et incontestable. Et qu’il constitue un repère majeur dans la construction de l’enfant.

La transformation de l'être par la chime et la technologie

La deuxième intervention était celle de l’association « Le jardin des T ».
Une personne transgenre a parlé de la transidentité à partir de son vécu. Une personne transgenre est une personne qui ne se sent pas en accord avec son sexe biologique : un homme biologique se ressent femme ou une femme biologique se ressent homme.
La personne intervenante a ensuite détaillé les différentes composantes d’un parcours de transition : changement de prénom, d’état civil, prise d’hormones, chirurgie du visage, de la voix, des organes génitaux.

Lors de la réunion, j’ai dit que, sur la base de mes convictions écologistes, je m’opposais à la chimisation et à la technologisation de l’être humain. Et que l’être même d’une personne ne pouvait pas dépendre des produits chimiques de synthèse qu’elle absorbe.

Le problème est la non acceptation des personnes transgenres dans notre société. Le défi est aujourd’hui de faire accepter ces personnes dans leur nature et non de donner l’illusion que l’on puisse transformer un homme en femme ou une femme en homme par la chimie et la technologie.

Transidentité et pluralité des approches

J’étais le seul élu du territoire présent à cette réunion. Lors du conseil communautaire de Sablières j’ai relaté aux autres conseillers le contenu de la réunion de Joyeuse et mes prises de positions.

Par ailleurs j’ai indiqué que dès lors que la communauté de communes avait pris la compétence enfance/jeunesse/parentalité, elle devait en assumer pleinement la responsabilité, soit en donnant un cadrage politique à ces questions, soit en cultivant la pluralité des approches.

Des organismes pluridisciplinaires (médecins, pédopsychiatres, psychologues, psychanalystes, juristes, anthropologues, sociologues, philosophes, juges pour enfants, enseignants…) existent et sont en mesure d’apporter un discours professionnel, complet et structuré sur la transidentité, bien différent de celui présenté à Joyeuse. 

Des personnes ayant suivi une « transition » puis, après l’avoir regretté, une « dé-transition » pourraient également être appelées à témoigner. Elles sont souvent fortes d’un cheminement intérieur remarquable qui les conduit à accepter et leur sexe biologique et leur non-conformité aux standards. 

Alexandre Faure, Maire de Vernon (Ardèche) – 24 juillet 2023